" Ivresse Nocturne / L

La journée touchait à sa fin et les étoiles commençaient à parsemer la voûte céleste qui avait foncit et avait peu à peu adopté un hâle bleu marine tournant au noir. Vénus scintillait avec vivacité dans un coin du ciel, et Cavalli, encore enfant dans l'âme et semblant ivre de fatigue, déambulait sur un petit sentier de terre battue, le regard posé sur cette étoile du berger, suivant la direction qu'elle lui indiquait.
De bons kilomètres plus loin, il ne tarda pas à déboucher après avoir emprunter une pente escarpée qui sinuait autour d'une colline, sur la pointe du promontoire vertigineux des terres de Fury. Ses terres, en somme. Du moins, celles sur lesquelles il résidait. Son but prochain était d'ailleurs d'en acquérir le pouvoir, mais il n'était là que depuis quelques semaines et préférait pour le moment rester discret. Il remettrait ce projet là à plus tard.

Son regard se porta sur l'étendue qui s'offrait à ses yeux. Il avait vue sur tout le territoire de HF, éclairée par le pâle halot lumineux de la lune, et les quelques tâches de poussières scintillantes dans la nuit. Quant à l'étoile du berger, Vénus, elle était toujours là, proche de lui, presque à côté de lui, et observait son protégé par le vaisceau de ses rayons lumineux. Geen' avait l'impression que s'il tendait le bout du nez, il pouvait la toucher. Mais il n'en fit rien, ne préférant pas briser son rêve, ou risquer de faire fuire sa gardienne.

Je peux reserver ? <3

Durant un court instant, l'étalon nacre ferma les yeux et se laissa imprégner du vent libertin qui lui soufflait dans le visage. Ce ne fut que lorsque soudainement, il perçut des bruits de pas derrière lui, que ses sens s'alertèrent et que d'une traîte il fit lumière à ses prunelles tout en se tournant vers la source du perturbement. Ses yeux se posèrent alors sur une silhouette blanche qui se tenait impassiblement en face de lui, dont le poil clair luisait avec ferveur malgré la profondeur de la nuit, reflettant sous les pâles rayons de lune. Il devait d'ailleurs en être de même pour Cavalli. La discretion n'était pas de mise lorsqu'on était de robe blanche, sans imperfection, il en était conscient mais ça ne l'embettait pas plus que ça. Il préférait de loin attirer les regards que de rester dans l'ombre, c'était son côté un peu effeminé.

Beaucoup d'étalons rageurs auraient perçut cette irruption maladroite comme dérangeante, malsaine, et auraient immédiatement fait du nouvel arrivant un intrus à bannir. La dominance était un point sensible chez les mâles, mais finalement Geen' n'en était peut-être pas un à part entière étant donné que la présence d'un autre étalon ne le dérangeât pas plus que ça. Il s'en désinteressa d'ailleurs bien vite, s'éloignant de quelques mètres pour s'approcher du point le plus haut du promontoire, son regard rivé vers le ciel. L'étoile du berger avait disparut..

x. Si Indiana avait été invisible au premier abord pour l'inconnu, celui ci ne l'était pas pour le Blanc. Malgré la beauté des lieux, le Nacre restait immobile, aux aguets : souvent, étalons s'enrageait a sa vue, surement était il bien trop séducteur a leurs gouts Mais Indiana perçut rapidement que celui ci se détachait de ces autres "lapins", car il restait d'une sérénité parfaite. Sentiment qui se rattachait a sa robe et apparence : un blanc immaculé, pur, un blanc très semblable a celui qui ornait le poil du Nacre. Un Blanc rare, très rare, ainsi que ses porteurs, peu de chevaux désormais portait ce fier trophée. D'ailleurs, cette couleur - si le blanc est en une - rayonnait dans la Nuit, comme si cette pureté attirait le regard de la Lune : ainsi, le promontoire semblait illuminée. Mais bientôt, le silence reprit, les sabots arrêtèrent toute activité, les deux étalons semblaient silencieux. L'inconnu en tout cas semblait ignorer toute action de Red, et ce dernier s'étant tout a fait désintéresser au monde s'offrant a lui, continua d'observer cet étalon. Il semblait chercher l'étoile que tout le monde connaissait en tant que sa propre étoile, son porte bonheur personnel. Mais Indiana a toujours cru aux légendes et considérait cette jolie histoire en tant que simple mythe, invente par les plus poètes pour faire rêver les enfants. Bref, la n'est pas le sujet.

Indiana decida finalement de s'approcher. L'inconnu semblait au bord de cette chute plutôt disgracieuse, et pour s'en approcher, le Nacre dut soulever d'épaisses mottes de terres humides du bout du sabot. Quelques instants plus tard, In' se retrouva aux cotes de l'inconnu, ou plutôt du deuxième Blanc. Indiana, partagé entre l'envie de se foutre de sa gueule ou de sombrer dans sa poésie, prit finalement la parole. Quelques mots surement entre les deux.

- Tu r'gardes quoi ?