J'ai perdu la tête ... [ OUT ]

Hounia, elle aussi, dormait profondément... avant que le soleil ne parvienne à la réveiller. Les faisceaux lumineux, trop lumineux, lui empêchèrent tout d'abord d'ouvrir les yeux, tellement que le soleil émettait une lumière vive. Mais, petit à petit, elle put les ouvrir et enfin, avoir une vue sur le paysage, là où elle avait dormi, sur un lit d'herbe grasse et humide. Un grand arbre centenaire protégeait partiellement du soleil. Flamencie décida aussitôt de se lever et d'aller visiter les lieux.

La demoiselle se hissa paresseusement sur ses membres, secouant l'encolure, puis entreprit une marche nonchalante et si lente qu'on aurait pu dire que la jument ne parviendrait pas à l'entrée de l'épaisse frondaison. Mais courte ! A peine rentrée, la demoiselle voyait déjà la fin de la forêt. Elle ne perdit pas une minute et s'élança à travers la forêt.
Et lorsqu'elle déboula devant un grand labyrinthe naturel, elle vit tout d'abord un étalon alezan, tenu devant le labyrinthe, apparemment encore ensommeillé. Hounia s'approcha doucement et silencieusement, se postant près de l'alezan et chuchota : " Bonjour " Poliment.

Japanese observa les alentours : derrière lui se trouvait une petite forêt peu dense, et devant lui, une allée d’arbres. Bizarrement, on l’avait déposé ici dans un endroit où plusieurs directions lui étaient proposées. Il se tâta quelques instants, ne se décidant pas sur le chemin à emprunter ; de plus, son subconscient ne l’aida aucunement. Le grand mâle roux resta figer telle une statue magnifiquement sculptée attendant qu’un signe fasse son entrée. De longues minutes s’écoulèrent, une fois tenté par le devant, une fois par l’arrière. A croire qu’on voulait tester ses capacités à réfléchir, à tester son destin.

De là, où il était, il ne pouvait absolument pas voir que cette pseudo allée d’arbres représentait en fait une multitude d’allées s’entremêlant les unes dans les autres pour semer le doute. Voice finit par se dire que s’il s’était retrouvé dans cette posture là, soit en direction de ce labyrinthe, c’était que le ‘fatum’ y était pour quelque chose ; donc il fallait le suivre. L’étalon commença à avancer de quelques pas, lorsqu’une voix fluette et équine le fit surgir de ses pensées. Il fit un très léger écart sur sa droite et abaissa, comme par automatisme, ses oreilles qui allèrent s’enfouir dans le peu de crinière qu’il avait. Son regard dévisagea l’être qui venait d’entrer en scène. Puis il se radoucit lorsqu’il vit une belle jument blanche. Celle-ci démarra leur ‘rencontre’ par un ‘bonjour’ futile ; Japanese ne répondit pas immédiatement se replongeant dans ses pensées. Il avança de quelques pas, se retrouva encercler d’arbres coupés droitement et finit par répondre d’une voix grave et songeuse :

« Bien le bonjour. » Il continua sa marche, sans vraiment prêter attention à l’étrangère. Après tout, elle n'était qu'une étrangère comme les autres.

[ OUT ]